[Version française plus bas]
In ten days, the doors will close.
From then on, and for a whole year, I will never feel the wind in my hair or the sun on my skin. I will live in an isolated, 36-feet-in-diameter dome, together with 5 other people. These will be the only people I will see. The only people I will talk to, too: I will have no direct communication with anyone else. Showering will be a luxury, limited to a few minutes a week. My Internet access will be restrained and monitored. Actually, almost everything I do will be monitored, with a complex set of devices ranging from video cameras to electronic badges I will have to wear all day.
What crime did I commit to be confined there? None. I actually agreed to go. Worse: I volunteered for this, and am delighted to go.
But I should start from the beginning.
My name is Cyprien Verseux, and I am a French astrobiologist. My work? Making human outposts on Mars as independent as possible of Earth. The approach I follow relies on living organisms to process Mars’s resources into products needed for human consumption. In other words, I am figuring out how to live on Mars off the land using biology and what is already there. More about this later; for now, most of the concept is described here. This is actually part of my work, the other one being on the survivability of microorganisms beyond Earth. I am currently doing this as a PhD student co-directed by Daniela Billi, at the University of Rome II (Italy) and Lynn Rothschild, at NASA Ames Research Center (Moffett Field, California).
Today I am writing from Paris, where I grew up. From there, tomorrow, I will take a plane to Hawaii where I will be one of six scientists taking part in the fourth HI-SEAS mission. HI-SEAS stands for “Hawaii Space Exploration Analog and Simulation”, and is a program funded by NASA’s Human Resources Program and led by Dr. Kim Binsted, from the University of Hawaiʻi at Mānoa. The main goal is to develop strategies to make sure that the first humans traveling to Mars remain competent and sane. NASA foresees the first trip to Mars in the mid-2030s, so it is about time to check that we do not get crazy when isolated in such conditions. Opportunistic projects, aimed at testing and developing technologies to address other aspects of a trip to Mars, take advantage of the mission.
There have been 3 HI-SEAS missions so far: 2 4-month missions and an 8-month one. The fourth one will be the longest: we will live for a year in this solar-powered dome, on the volcano Mauna Loa, 8,200 feet above sea level. There, we will live as on Mars. We will eat rehydrated food, have no direct communication with anyone outside and, most importantly, never leave the dome without a spacesuit and without accurately documented plans. We will all perform research projects, as we are used to; but we will also be the object of studies. Yes, we will become guinea pigs. Be at the other side of the microscope. Almost everything we are doing will be documented with cameras, body movement trackers, surveys, hormonal tests and other methods. And on this blog, where you can follow the mission from the Crew Biologist’s perspective.
Allright, time to pack!
Version française – J-10
Dans dix jours, les portes du dôme se refermeront.
A partir de ce moment-là, et pendant une année entière, je ne sentirai plus le vent sur mes cheveux ni le soleil sur ma peau. Je vivrai isolé dans un dôme de 11 mètres de diamètre, avec cinq autres personnes. Celles-ci seront les seules personnes que je pourrai voir. Et les seules auxquelles je parlerai : je n’aurai aucun contact direct avec quiconque à l’extérieur. Se doucher sera un luxe limité à quelques minutes par semaine. Mon accès Internet sera restreint et surveillé. D’ailleurs, toutes mes activités seront suivies de près par un ensemble d’instruments allant de caméras à des badges électroniques que je devrai porter toute la journée.
Quel crime ai-je donc commis pour être ainsi confiné ? Aucun. J’ai accepté d’y aller. Pire : je me suis porté volontaire.
Mais sans doute me faut-il commencer par le commencement.
Je m’appelle Cyprien Verseux, et je suis un astrobiologiste français. Mon travail ? Mettre au point des systèmes biologiques capables de produire des ressources pour les astronautes à partir de matériaux présents sur Mars. J’en dirai plus dans des articles à venir, mais vous pouvez déjà lire ici (en anglais). Cela représente une partie de mon travail, l’autre portant sur la capacité de survie des microorganismes au-delà de la Terre. C’est ce sur quoi je travaille dans le cadre de ma thèse codirigée par Daniela Billi, à l’université de Rome II (Italie) et Lynn Rothschild, au centre de recherche Ames de la NASA, à Moffett Field (Californie).
Aujourd’hui j’écris de Paris, ville où j’ai grandi. Demain j’y prendrai un avion pour Hawaii, où je ferai partie des six scientifiques prenant part à la quatrième mission HI-SEAS. Cet acronyme signifie « Hawaii Space Exploration Analog and Simulation » (soit Simulation et analogue d’exploration spatiale à Hawaii), une mission financée par le Programme des Ressources Humaines de la NASA et dirigé par Kim Binsted, de l’Université d’Hawaii à Mānoa. Le but essentiel de ce programme consiste à développer des stratégies permettant de s’assurer que les équipages qui seront amenés à voyager vers Mars restent compétents et sains d’esprit. La NASA prévoit une première mission sur Mars à l’horizon des années 2030, il est donc temps de s’assurer que ces conditions ne rendent pas l’équipage fou. D’autres projets de recherche liés à d’autres aspects d’un voyage vers Mars bénéficient du projet HI-SEAS.
Trois missions HI-SEAS ont déjà eu lieu : deux missions de 4 mois et une de 8 mois. La quatrième qui commence sera la plus longue : nous vivrons pendant un an dans ce dôme alimenté à l’énergie solaire, sur les flancs du volcan Mauna Loa, à 2 500 mètres d’altitude. Là, nous vivrons comme sur Mars. Nous mangerons de la nourriture déshydratée, nous n’aurons aucune communication directe avec quiconque ne faisant pas partie de l’équipage et, surtout, nous ne quitterons jamais le dôme sans une combinaison spatiale et sans un plan bien établi. Tous, nous travaillerons à nos projets de recherche, ainsi que nous y sommes habitués. Mais nous serons aussi objets d’études. Oui, nous allons devenir cobayes, passer de l’autre côté du microscope. Presque tout ce que nous ferons sera documenté par des caméras, des capteurs de mouvement, des tests hormonaux… et par ce blog, sur lequel vous pourrez suivre la mission du point de vue du biologiste de l’équipage.
Je vous laisse, il est temps pour moi de faire mes valises !
Awesome Cypi! Best wishes on your thrilling journey!
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Thanks Ivan! I wish you a great year. Please convey my friendship to Dani and say ‘hi’ to your two children!
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Bon voyage Cyprien!
On se revoit de l’autre côté 😉
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Merci Alex ! A bientôt dans le désert.
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Exciting project, I hope you will tell us how you’ll feel in there.
Have fun and “see” you soon here !
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Thank you Sebastien. Yes, you’ll know how I feel here. Great at the moment.
Cheers.
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J’aimerais être à votre place !
Expérience fabuleuse, en attendant encore plus fort !
Bravo à vous !
Take care.
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Bonsoir Jean-Paul ! Je vous remercie pour vos encouragements. J’espère réussir à vous faire vivre un peu de cette expérience, à travers mes articles.
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Hey! Cyprienje découvre aujourd’hui même l’expérience dont tu vas faire l’objet et à laquelle tu vas tenter d’apporter une énorme contribution. .. et j’avoue que je suis pleine d’admiration pour ce que tes acolytes et toi vous aprêtez à faire! Vous allez contribuer à faire avancer la science à grands pas en donnant quelque chose de précieux: votre liberté, votre vie toute entière dévouée à la recherche pendant 1 an avec des résultats qui serviront l’humanité toute entière! c’est avec beaucoup de curiosité et de respect que je te suivrai tout au long de cette éprouvante aventure! plein de force, de courage et de passion pendant l’année à venir!
Nath
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Bonjour Nathalie ! Merci pour vos encouragements. J’apprécie beaucoup ce genre de messages.
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“L’esprit d’aventure” si cher à P. Franceschi et G. Challiand existe encore et des personnes telles que vous et les autres membres de votre équipe le prouvent.
Profitez de l’expérience, poursuivez votre rêve et souvenez-vous quand ce sera très dur que “même la pire des minutes a une fin”.
Bonne aventure.
Joël
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Merci pour ce conseil Joël. J’y penserai dans les moments difficiles.
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I don’t think people will want to be monitored by cameras, I know I wouldn’t if I had to go.
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Hi nice readding your post
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